Pouvez-vous nous présenter votre parcours et votre rôle au sein de Côte d’Ivoire PME ?
Je suis Abou KONE, actuellement chef de la division bioalimentaire de Côte d’Ivoire PME. Mon parcours académique a débuté avec un Diplôme d’Ingénieur en Agriculture obtenu à l’INP HB de Yamoussoukro depuis Décembre 1994. J’ai ensuite poursuivi avec une formation complémentaire au Métier de Conseiller en Gestion Technico Economique des Exploitations Agricoles avec Ambre CONSULTANT en collaboration avec la chambre d’agriculture de Lot-et Garonne, cela m’a permis d’acquérir une solide connaissance des dynamiques de la gestion économique et financière agricole, du management des OPA/PME ainsi que les défis liés à l’innovation dans le secteur agricole.
Professionnellement, j’ai commencé ma carrière par la vulgarisation des innovations technologiques agricoles, l’agroalimentaire, la réinsertion socioéconomique des communautés à risques dans les métiers agropastoraux en zones post conflits, la gestion des projets et le management des OPA/PME agricoles avec lesquelles j’ai réalisé plusieurs missions de développement des chaines de valeurs agricoles visant à structurer les acteurs de la chaine agricoles, à formaliser, manager les sociétés coopératives d’agriculture et d’élevage de ce secteur.
Depuis 2023, j’occupe le poste de chef de la division bioalimentaire à Côte d’Ivoire PME. Mon rôle consiste, d’une part à superviser et à coordonner les différentes activités de cette division, et d’autre part, à assurer l’accompagnement technique et managériale des OPA & PME qui exercent dans les activités suivantes :
Je suis également chargé de la mise en place de stratégies pour promouvoir l’innovation et la durabilité dans les processus de production avec les porteurs de projets et entreprises agricoles (OPA, PME, MPME, ETI etc…).
Quels sont les défis les plus courants que rencontrent les entrepreneurs agricoles en Côte d’Ivoire comment les surmonter ?
La Côte d’Ivoire, malgré un environnement économique favorable, est confrontée à des défis majeurs liés à l’emploi. Le secteur agricole, l’un des secteurs les plus importants en matière de création d’emploi, cherche à accroitre son potentiel de développement de l’entreprenariat agricole et d’investissements privés.
Les entrepreneurs agricoles en Côte d’Ivoire font face à une multitude de défis dans leur quête de développer et de maintenir des entreprises agricoles prospères. Voici un aperçu des défis les plus courants et des stratégies pour les surmonter.
1. Accès limité aux financements
Défi : Les agriculteurs et les entrepreneurs agricoles ont souvent du mal à accéder à des financements pour investir dans des équipements modernes, des semences de qualité, et des intrants agricoles.
Solution :
2. Infrastructure insuffisante
Défi : Les infrastructures agricoles, telles que les routes, les systèmes d’irrigation et les installations de stockage, sont souvent inadéquates, entravant le transport et la conservation des produits.
Solution :
3. Changement climatique
Défi : Les variations climatiques imprévisibles affectent les cycles de production agricole, entraînant des pertes de récoltes et une insécurité alimentaire.
Solution :
4. Sécurité foncière
Défi : L’insécurité foncière, due à des droits de propriété incertains et à des conflits fonciers, décourage les investissements à long terme dans l’agriculture.
Solution :
5. Formation et renforcement de capacités
Défi : Le manque de formation et de connaissances techniques empêche les entrepreneurs agricoles de maximiser leur production et d’adopter des pratiques agricoles durables.
Solution :
6. Accès aux Marchés
Défi : Les agriculteurs ont des difficultés à accéder aux marchés nationaux et internationaux, ce qui limite leurs opportunités de vente et de croissance.
Solution :
7. Technologie et Innovation
Défi : L’usage limité de la technologie moderne dans l’agriculture réduit l’efficacité et la productivité.
Solution :
Surmonter ces défis nécessite une approche intégrée impliquant le gouvernement, les institutions financières, les entreprises technologiques, les coopératives et les communautés agricoles elles-mêmes. En adoptant des stratégies innovantes et en renforçant les capacités des agriculteurs, la Côte d’Ivoire peut réaliser le potentiel de son secteur agricole et assurer une croissance durable et inclusive.
Comment la technologie influence-t-elle la gestion agricole aujourd’hui ?
La technologie a considérablement transformé la gestion agricole, rendant les pratiques plus efficaces, précises et durables. Voici quelques-unes des principales façons dont la technologie influence la gestion agricole aujourd’hui :
1. Agriculture de précision
L’agriculture de précision utilise des technologies avancées pour surveiller et gérer les champs avec une grande précision.
2. Systèmes d’irrigation intelligents
Les systèmes d’irrigation modernes utilisent des capteurs et des logiciels pour optimiser l’utilisation de l’eau.
3. Gestion des cultures par logiciels
Les logiciels de gestion des cultures aident les agriculteurs à planifier, suivre et analyser toutes les phases de la production agricole.
4. Machinerie agricole avancée
Les machines modernes sont équipées de technologies qui améliorent leur efficacité et leur précision.
5. Big Data et analyse des données
L’analyse de grandes quantités de données aide à améliorer la prise de décision et à prédire les tendances agricoles.
6. Blockchain et traçabilité
La blockchain assure une traçabilité complète des produits agricoles de la ferme à la table.
7. Biotechnologie
La biotechnologie joue un rôle crucial dans le développement de cultures résistantes aux maladies et aux conditions climatiques extrêmes.
La technologie continue de révolutionner la gestion agricole, rendant les pratiques plus efficaces, durables et rentables. Les agriculteurs qui adoptent ces technologies peuvent améliorer leur productivité, réduire leurs coûts et répondre aux défis environnementaux et climatiques croissants.
Quelles sont les principales sources de financement disponibles pour les entrepreneurs agricoles en Côte d’Ivoire ?
Le secteur agricole, de façon générale, et les entrepreneurs agricoles de façon particulière, souffrent d’un sous-financement de la part des Institutions financières. Vis-à-vis des entreprises agricoles, les Institutions financières se montrent réticentes face à des besoins de financement qu’elles perçoivent comme dotées d’un risque élevé. Malgré ces contraintes, des sources de financement, bien que limitées, sont disponibles pour les entreprises agricoles.
Les principales sources de financement disponibles pour les entrepreneurs agricoles sont de plusieurs ordres.
Elles sont les principaux acteurs financiers, avec une gamme diversifiée de produits financiers, comprenant des prêts à court, moyen et long termes, des crédits à la consommation, des services de dépôt et d’épargne, ainsi que des facilités de paiement. Elles jouent un rôle clé dans le financement des petites et moyennes entreprises (PME), qui constituent l’épine dorsale de l’économie régionale. Toutefois, l’accès au crédit reste un défi pour de nombreux acteurs des chaînes de valeur agricoles, car les banques commerciales demeurent essentiellement urbaines et privilégient généralement les acteurs du Trading.
Selon les chiffres fournis par la BECEAO, en 2022, le secteur agricole qui représente environ 23% du PIB de la Côte d’Ivoire, n’a reçu que 4% du total des crédits bancaires. Ces prêts peuvent être utilisés pour l’achat de matériel, l’acquisition de terres, et d’autres besoins liés à l’agriculture.
Les institutions de microfinance (IMF) complètent le système bancaire en offrant des services financiers entrepreneurs agricoles, de même qu’à des cibles souvent exclues du système bancaire formel. Présentement, en Côte d’Ivoire, les IMF suivantes offrent des possibilités élevées de financement pour les entreprises agricoles : ADVANS, BAOBAB, CREDIT ACCESS, UNACOOPEC-CI, ATLANTIC MICROFINANCE.
Il existe des Fonds nationaux destinés au financement du secteur agricole et qui constituent une alternative à la faible disponibilité de l’offre de financement des Banques et IMF, en direction du secteur agricole. L’on note, entre autres, le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole (FIRCA), le Fonds de Développement de l’Anacarde (FDA), le Fonds de Développement de l’Hévéaculture (FDH), etc. Ces fonds fonctionnent sous forme de subventions, de prêts à taux réduits, garanties de crédits ou appuis techniques (renforcement des capacités).
Le gouvernement ivoirien, à travers le PNIA 2, mobilise les ressources nationales pour l’exécution des projets structurants dans le secteur agricole. Cela se fait, soit avec exclusivement des ressources nationales, soit en association avec des Partenaires Techniques et Financiers (PTF).
Des organisations comme la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Agence Française de Développement (AFD), le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), et diverses ONG internationales offrent des financements et des subventions pour les projets agricoles en Côte d’Ivoire et les entrepreneurs agricoles peuvent en bénéficier.
Divers programmes d’aide internationale, souvent financés par des gouvernements étrangers ou des organisations internationales, offrent des subventions et des prêts à taux réduit pour soutenir l’agriculture en Côte d’Ivoire.
De plus en plus, les entrepreneurs agricoles utilisent des plateformes de financement participatif pour lever des fonds. Ces plateformes permettent de collecter des petits montants d’argent auprès d’un grand nombre de personnes. Le Crowdfunding est utilisé pour aider les entrepreneurs et surtout les Startups à collecter des fonds auprès d’individus et d’organisations souhaitant les aider à atteindre leurs objectifs.
Les fonds d’investissement social sont des véhicules financiers qui visent à générer un impact social positif tout en offrant un rendement financier. Ils se concentrent souvent sur des projets ou des entreprises qui cherchent à résoudre des problèmes sociaux, environnementaux ou économiques. L’idée est de mobiliser des capitaux pour soutenir des initiatives qui bénéficient à la société tout en permettant aux investisseurs de réaliser un profit. Cela représente une approche de plus en plus populaire dans le monde de l’investissement, car de nombreux investisseurs cherchent à aligner leurs valeurs personnelles avec leurs choix financiers. Ainsi, SHARED INTEREST, ROOT CAPITAL, SIDI, etc. accordent des financements à acteurs du secteur agricole à des taux préférentiels.
Quels critères doivent remplir les entrepreneurs pour accéder à ces financements ?
Le financement est soumis à des critères selon la nature du besoin, le mode de financement et le type d’institution qui finance. En général, ces conditions sont liées à l’éligibilité, à la documentation et à l’analyse du dossier.
L’éligibilité
Pour être éligible au financement bancaire, par exemple, il faut :
La documentation
Pour bénéficier d’un financement, l’Entrepreneur doit constituer un dossier comprenant différents documents nécessaires pour confirmer les informations reçues de sa part, mais aussi pour analyser la situation financière et économique de l’entreprise. Ce dossier comprend essentiellement :
L’analyse du dossier
L’analyse du dossier permet à la banque de déterminer les différents risques auxquels elle s’expose dans le cadre du financement. Si ce risque est élevé, il peut être exigé à la PME de fournir des garanties pour les atténuer.
Comment Côte d’Ivoire PME accompagne-t-elle les entrepreneurs agricoles dans l’obtention de financements ?
La Société d’Etat Côte d’Ivoire PME, à travers le Desk des services (Guichet des PME), recueille les besoins d’accompagnement des entrepreneurs tant du secteur agricole que d’autres secteur d’activités. Lorsqu’il s’agit d’une expression de besoin d’accompagnement au financement de la part de l’entrepreneur, le diagnostic plus ou moins approfondi permet de :
En raison des risques liés au secteur agricole, il n’y a que quelques banques qui manifestent une appétence au financement du secteur agricole. C’est donc vers ces institutions financières que les entrepreneurs agricoles sont accompagnés. Il existe quelques mécanismes de garanties qui ont été mis en place pour appuyer le financement agricole. Tel est le cas du produit « garantie individuelle » de la Société de Garantie des Crédits aux PME (SGPME) qui se met progressivement en place.
Côte d’Ivoire PME s’appuie également sur les nombreux projets mis en place par l’État et dont Côte d’Ivoire PME est en général, partie prenante. Il y a, par exemples, le Projet de Développement de la Chaîne des Valeurs du Vivrier (PDC2V), le Projet de Pôle Agro-Industriel dans la Région du Bélier (2PAI Bélier), le Projet d’Appui Intégré des Chaînes de Valeurs du Cacao, du Manioc et de la Banane Plantain (PAIC).
Pouvez-vous nous parler des programmes spécifiques que Côte d’Ivoire PME a mis en place pour soutenir le secteur agricole ?
Côte d’Ivoire PME est la société d’Etat dédiée à la promotion et au développement des petites et moyennes entreprises (PME) en Côte d’Ivoire.
Elle met en œuvre divers programmes pour soutenir les PME dans différents secteurs de l’économie, y compris le secteur agricole. Je vous prie de bien vouloir trouverez ci-dessous quelques programmes spécifiques que Côte d’Ivoire PME a conduit pour soutenir le secteur agricole :
Bénéficiaires : 120 porteurs de projets – 80 PME – 100 OPA
Ce projet vise à soutenir le développement du tissu régional de PME/TPE, la promotion de l’investissement et de l’emploi à travers l’exécution du volet promotion des investissements et appui aux PME des sous composantes B4 « appui technique et managérial des acteurs » et B7 « Promotion des industries agro-alimentaires » du 2PAI-Bélier, notamment :
Mettre en place d’un dispositif régional d’incitation à l’entrepreneuriat
Appui à l’Entrepreneuriat et au Développement des PME/TPE
Superviser les activités du consultant en charge de l’assistance technique aux promoteurs ;
Bénéficiaires : 400
Ce projet vise à soutenir le développement de chaînes de valeur agroalimentaires inclusives, résilientes et compétitives, au profit de leurs acteurs dans les zones du Projet. De manière spécifique, il s’agit :
3. PDC-ID
4. Projet de Pôles Agroindustriels de la Région du Nord (2PAI-NORD)
5. Projet d’appui intégré aux chaines de valeurs du manioc, de la banane et du cacao (PAIC)
6. Projet PROAGRO YOUTH
Bénéficiaires : 300 micro, petites et moyennes entreprises de jeunes
7. Projet PAPSGOUV (secteurs prioritaires Agro-Industrie, Agro-Pastoral)
Bénéficiaires : 7500 primo-entrepreneurs, 160 PME et 700 projets collectifs
8. Projet PAFE
Bénéficiaires : 112 PME dirigées ou appartenant aux femmes
Ce projet vise à :
Ces programmes témoignent de l’engagement de Côte d’Ivoire PME à renforcer le secteur agricole en améliorant la structuration, la formalisation des OPA/PME, l’accès au financement, en renforçant continuellement les capacités des acteurs en vue de favoriser l’innovation et l’accès aux marchés à ceux-ci.
Quels ont été les impacts de ces programmes sur le terrain jusqu’à présent ?
Les impacts des programmes agricoles conduits par Côte d’Ivoire PME sur le terrain sont tangibles ; ils ont contribué à la formalisation, à la structuration et au renforcement des capacités des PME du secteur agricole de Côte d’Ivoire. Prière trouver ci-dessous quelques exemples notables :
1. Augmentation de la Productivité
2. Accès au Financement
3. Renforcement des Capacités
Cela a conduit à une gestion plus professionnelle et durable de leurs business.
4. Accès aux Marchés
Diverses autres initiatives de Côte d’Ivoire PME ont, d’une part, eu des impacts positifs tangibles sur le terrain, et d’autre part encouragé les jeunes et les femmes à s’engager dans l’entreprenariat agricole etc…
Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur qui débute dans le secteur agricole ?
Entreprendre dans le secteur agricole en Côte d’Ivoire peut être une aventure enrichissante, mais cela nécessite une planification et une préparation minutieuse. Je vous partage ci-dessous quelques conseils utiles pour un entrepreneur qui débute dans ce domaine :
1. Étudier d’abord le marché :
2. Au niveau des facteurs de production
3. Renforcement des capacités et expertise entrepreneuriale agricole :
4. Financement des activités :
5. Innovation :
6. Partenariats :
8. Durabilité :
9. Mise en marché :
Quelles sont les erreurs courantes à éviter dans la gestion d’une entreprise agricole ?
La gestion d’une entreprise agricole comporte de nombreux défis. Certaines erreurs courantes peuvent compromettre son succès. Prière noter ci-dessous quelques erreurs à éviter :
1. Au plan stratégique :
2. Résistance aux Innovations Technologiques :
3. Renforcement des capacités continue du personnel :
4. Mauvaise Gestion des Risques :
5. Mise en marché :
6. Durabilité :
7. Gestion de l’entreprise agricole :
Quels sont, selon vous, les domaines d’innovation les plus prometteurs dans l’agriculture ivoirienne ?
L’innovation agricole est le processus par lequel des individus ou des organisations utilisent pour la première fois des produits, des processus ou des modes d’organisation, nouveaux ou existants, dans un contexte spécifique afin d’accroître l’efficacité, la compétitivité, la résilience aux chocs ou la durabilité environnementale et de contribuer ainsi à la sécurité alimentaire et à la nutrition, au développement économique ou à la gestion durable des ressources naturelles (FAO, 2019).
Pour progresser sur la voie de l’expansion économique, la Côte d’Ivoire doit valoriser et développer les réelles capacités productives potentielles du secteur agricole. Produire plus, c’est avant tout produire mieux. Le secteur agricole doit donc faire appel à des solutions d’innovation. Les domaines d’innovations les plus prometteurs pour ce secteur sont entre autres : l’innovation technologique, la transformation numérique et la transformation agroalimentaire.
L’innovation technologique est un ensemble de techniques et de nouveaux procédés, qui sont le résultat d’une nouvelle technologie ou l’avancement de technologies déjà existantes. C’est le résultat d’un processus de création qui vise la croissance.
L’innovation technologique permet un nouveau mode de production ou une nouvelle organisation de la production, souvent plus efficace et répondant à un besoin précis. C’est donc une solution pertinente pour le secteur agricole ivoirien parce qu’elle permet d’améliorer leur productivité avec un impact sur l’économie.
La technologie blockchain, par exemple, pourrait permettre de développer l’offre de financements pour les populations rurales en rendant les transactions financières plus accessibles et moins coûteuses, et donner ainsi aux agriculteurs et aux autres acteurs de la filière la possibilité de gérer leur chaîne d’approvisionnement.
Avec le système blockchain, les agriculteurs pourront accéder facilement à des sources de financement et à des lieux de négociation pour commercialiser leurs produits à des prix équitables. Cet écosystème améliorera les revenus des agriculteurs. À partir des produits agroalimentaires entreposés dans la chaîne de valeur, la technologie blockchain peut être utilisée pour surveiller le système à une structure rentable et fiable.
Aussi les avancées en biotechnologie ont-elles révolutionné les domaines de l’agriculture et de la préservation de l’environnement.
La biotechnologie offre une alternative très prometteuse aux aliments synthétiques et permet d’améliorer la gestion des ressources phytogénétiques. Conjuguée à d’autres technologies agricoles avancées, elle offre un moyen de contribuer au développement d’une production durable et d’une consommation responsable. Lorsque les OGM présentent des avantages pour les petits agriculteurs, les révolutions vertes deviennent une réalité.
L’utilisation de cultures à haut rendement, résistant aux maladies et aux insectes ravageurs aura des conséquences directes sur l’amélioration de la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et la conservation de l’environnement.
L’innovation technologique est un moteur essentiel du progrès, de la compétitivité et de la croissance économique. Elle offre de nombreuses opportunités pour résoudre des problèmes complexes, améliorer la qualité de vie et promouvoir le développement durable.
L’innovation la plus importante sera l’agriculture de précision. Il s’agira de contrôler les cultures à l’aide de systèmes de commande et de contrôle à distance, des machines autonomes, etc. pour obtenir des données précises pour améliorer et augmenter la qualité et la quantité de production avec un coût possible le plus bas. L’objectif est de faire plus, de meilleure qualité, à moindre coût et, surtout, avec moins de ressources. Par exemple, des capteurs à distance placés dans les champs permettent aux agriculteurs d’obtenir des informations détaillées telles que l’acidité, la température et l’humidité du sol, qui peuvent permettre de prédire les conditions météorologiques pour les jours et les semaines à venir.
L’agriculture de précision va permettre de prendre les meilleures décisions, ce qui signifie logiquement la meilleure production agricole, en plus de la collecte et de l’analyse des données. Tout sera anticipé, piloté, mesuré et en interaction permanente avec tous les acteurs impliqués dans la chaîne de production, de distribution et de commercialisation des produits agricoles.
L’urbanisation entraîne une demande croissante d’aliments emballés et préparés. La consommation d’aliments transformés et la consommation d’aliments hors du domicile sont de plus en plus élevées. Le nombre de PME qui pratique la vente en gros, le transport et la transformation, augmente. Les petites et moyennes entreprises sont généralement implantées dans les zones agricoles rurales et jouent un rôle important dans l’élargissement des débouchés commerciaux et le renforcement des liens entre les zones urbaines et les zones rurales. Il faut donc adopter des approches novatrices qui renforcent leur capacité à accroître la disponibilité d’aliments nutritifs et salubres, à améliorer l’environnement alimentaire et à faciliter la consommation d’aliments sains.
Comment voyez-vous l’évolution du secteur agricole en Côte d’Ivoire dans les prochaines années ?
L’agriculture en Côte d’Ivoire est un secteur d’avenir qui peut être un acteur majeur de développement. L’agriculture de demain sera caractérisée par l’adoption généralisée de pratiques durables et innovantes, visant à répondre aux défis environnementaux et à garantir la sécurité alimentaire.
L’accent sera également mis sur la diversification des cultures, la promotion de l’agroforesterie et le développement de systèmes alimentaires locaux et durables. L’innovation au service de la transformation des systèmes agroalimentaires.
Le potentiel du secteur agricole en Côte d’Ivoire est indéniable fournissant des machines, semences, engrais, systèmes d’irrigation et culture, pré- et post-récolte, transformation, conditionnement et étiquetage, alimentation animale et toutes sortes de services pour le développement et la modernisation d’un secteur qui a grand besoin de devenir encore plus productif et rentable. Cependant, le secteur agricole ivoirien est confronté à de nombreux défis tels que :
Alors, la mise en œuvre et le suivi des reformes suivantes : la sécurité et la souveraineté alimentaire, la gestion durable des cultures de rente et d’exportation, l’engagement du secteur privé par le renforcement des investissements, la gouvernance agricole en termes de réformes des filières agricoles, de restructuration des organisations professionnelles agricoles et de la mise en œuvre de la loi sur le foncier, permettront au secteur agricole ivoirien d’être plus compétitif mais aussi et surtout de mieux soutenir le développement économique et social.
Quelles sont les opportunités à saisir pour les jeunes entrepreneurs dans ce secteur ?
En raison de la diversité des spéculations agricoles et des ressources naturelles, la côte d’ivoire regorge de nombreuses opportunités pour les jeunes entrepreneurs dans ce secteur. Quelques une de ces opportunités à saisir se présentent comme suit :
1. Au niveau des cultures de rente tels que le café, cacao, Hévéas, Palmier à huile etc…
2. Au niveau des cultures vivrières et maraichers (riz, mais, manioc, igname, aubergine, piments, tomate…)
3. Au niveau des produits d’élevage
4. S’agissant de la transformation agroalimentaire
5. La digitalisation dans le secteur agricole
6. Les énergies renouvelables
7. La finance agricole, la formation
8. l’exportation des produits agricoles et animaux